Pour ce week-end, chers amis, vous avez le privilège de pouvoir lire la suite de la scène 2...
Voilà... Et comme ça, vous saurez la problématique de l'histoire...
Enfin, soit-disant... Ce n'est peut-être juste qu'un prétexte...
Louise pousse le fauteuil roulant. La grand-mère tient un plateau sur lequel sont posés les verres. Derrière, suit Arthur qui a l’air tendu.
Paul : Ah ! Nous voilà, enfin, tous réunis.
Marcelle se saisit du plateau, puis dispose les verres. Louise installe la grand-mère à sa place.
Paul : Bien… J’aimerais avoir toute votre attention, afin de vous indiquer les dernières consignes. Comme vous le savez tous, au cours de ce repas en l’honneur des 20 ans d’Arthur, nous recevons le Hauptmann Gurke.
Grand-mère : Collabos !
Paul : Maman ! Ça suffit maintenant ! Crois-moi que si j’ai imaginé toute cette mascarade, ce n’est pas par gaîté de cœur ! (un temps) Donc chacun sera assigné à un rôle bien précis. Et je demanderai à tous de s’y tenir scrupuleusement, si vous ne souhaitez pas voir partir, notre fils… frère… ou petit-fils, pour l’Allemagne.
Arthur : (s’écroulant à genoux) Je ne veux pas faire le S.T.O !
Louise se précipite vers Arthur et le relève.
Louise : Allons, allons, mon Tutur. Ne t’inquiète pas, nous sommes là !
Paul : Sois fort fiston ! Ce n’est peut-être que ta première épreuve d’homme, mais certainement pas la dernière.
Arthur : On ne pourrait pas passer tout de suite à la seconde ?
Louise : Fais nous confiance. (sortant un mouchoir) Tout se passera à merveille. Allez souffle un bon coup.
Arthur se mouche bruyamment.
Paul : Le fait qu’Arthur soit contraint d’effectuer le Service du Travail Obligatoire est une hérésie. Quand je pense à tout ce que la famille Charlier a fait et donné pour le Reich… J’estime qu’une petite faveur ne serait qu’un juste retour.
Grand-mère : Personnellement, je n’ai jamais participé à tes activités douteuses. Aussi, dorénavant, je renie mon appartenance aux Charlier et reprends mon nom de jeune fille.
Paul : C’est honteux ! Tu salis la mémoire de Papa !
Grand-mère : Si ton père était encore là, il t’aurait sévèrement corrigé pour toutes tes ignominies !
Silence.
Louise : Bon, nous n’allons pas nous chamailler pour si peu. Après tout, nul ne sait exactement comment Grand-père se serait comporté. Et puis, il y a des choses plus graves dans la vie.
Arthur : Comme moi qui vais partir en Allemagne !
Marcelle : Ne te plains pas. Toi, c’est pour y travailler.
Arthur : Je ne vois pas ce que je pourrais y faire d’autre…