Oyé ! Oyé ! Braves gens ! Grande nouvelle !
Depuis une semaine, j'ai commencé à écrire ma nouvelle pièce de théâtre. Le titre provisoire :
Le gâteau rose
Alors oui... je sais, une fois de plus, mon titre est pourri... et comme à l'accoutume, il y a de grandes chances qu'il devienne définitif. Bah, oui, paske on finit par s'y habituer. Désolé d'être un sentimental.
Sinon je prévois de finir le premier jet d'ici la fin de l'année.
En exclusivité, je vous propose la première scène. Histoire de vous mettre l'eau à la bouche, puis plus rien avant 2007.
Scène 1 (Marcelle, Dr Frenzy)
Marcelle Charlier, face public, est assise sur une chaise en avant scène à cour. Côté jardin, légèrement en retrait et tourné en direction de sa patiente, le Docteur Frenzy qui est confortablement installé dans son fauteuil, bloc-notes et stylo à la main.
Seuls les deux protagonistes sont éclairés, le reste du plateau est dans le noir.
Marcelle Charlier : (elle grimace) En résumé, vous insinuez que je suis une malade mentale…
Dr Frenzy : Non, Mlle Charlier. Le terme de « malade mentale » ne signifie rien en soi. Je parlerais plutôt de « névrose ».
Marcelle : (ironique) Me voilà rassurée…
Dr Frenzy : Nous avons tous des névroses. Seulement, elles sont plus ou moins prononcées. Dans la plupart des cas, cela ne perturbe en rien notre quotidien.
Marcelle : A priori, chez moi, si.
Dr Frenzy : Effectivement, puisque chaque nuit, le même cauchemar vient hanter votre sommeil... Ce gros gâteau rose, qui vous poursuit, vous rattrape et finit par vous dévorer, a forcément un lien avec votre passé. A vous de trouver la clé de l’énigme !
Marcelle : (elle souffle) A quoi bon ?
Dr Frenzy : Mlle Charlier, si vous voulez vous libérer de ce sentiment de culpabilité et de ce mal-être qui vous habitent, c’est l’unique solution !
Marcelle : J’en doute.
Dr Frenzy : Inutile de jouer l’ingénue. Je ne vous apprends rien. Vous savez pertinemment que vous n’êtes pas une démente. Si vous êtes venue me voir, aujourd’hui, c’est pour chercher de l’aide.
Marcelle : Dr Frenzy, cela fait depuis belle lurette que j’ai votre clé. Je sais exactement, d’où viennent mes maux et je ne pense pas pouvoir un jour m’en débarrasser !
Un temps.
Marcelle : Je ne suis pas folle, mais fatiguée… Je ne vous demande pas de me guérir, mais de me prescrire les médicaments pour oublier.
Dr Frenzy : Oublier quoi ?... Marcelle Charlier, c’est français, non ?
Marcelle : Oui.
Dr Frenzy : Comment se fait-il que vous viviez à New York ? Je suppose qu’il y a un rapport avec la guerre ?
Marcelle : Oui... Mais à la différence des autres européens qui ont immigrés aux Etats-Unis, je ne suis pas une victime… Autant vous dire que ma présence est un peu plus singulière.
Dr Frenzy : J’ai hâte d’entendre votre récit.
Silence.
Noir progressif.
Musique douce pouvant s’apparenter à une comptine d’enfant.
Marcelle : Tout a commencé… ou plutôt, s’est terminé… il y a cinq ans. Très précisément, le 2 août 1943, jour anniversaire des 20 ans de mon frère Arthur.
Noir. Toujours cette musique douce.
Marcelle (off) : Nous sommes à Monthermé dans les Ardennes, lieu de villégiature familial. Et ce jour-là, c’est l’effervescence !