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Dernièrement, je m'étais étendu sur mes projets en cours et à venir...

Et donc, logiquement, j'ai parlé de Bande Dessinée et de Théâtre, mais pas de Cinéma !

Et pourtant... je cherche (activement ?) un réalisateur pour "Bosniak is not dead" et je dois finir d'écrire (avant fin 2006 ?) un court-métrage, intitulé :

 "Le cercueil"

Le début est à mon sens prometteur, mais arrivé à mi-chemin, je sèche... Enfin, bref, toujours est-il en voici les premières lignes.

Un second extrait pour mardi.

 

1 EXT / CIMETIERE / JOUR
 
Le visage d’un homme bouffi et rougi par l’alcool communique par l’intermédiaire de son portable collé à l’oreille.
 
LE PRETRE
Veux rien savoir ! Tes tuyaux, tu les gardes pour toi !… Mais c’est une purge ce canasson ! Il est juste bon à finir en steak dans mon assiette… Ecoute c’est mon pognon et tu le joues dans la 3ème course… Exactement et tu mises le paquet sur Horatio Nelson… 46 contre 1 ou pas, je m’en tape ! Je connais le proprio. Sur ses dernières sorties, la bourrique courait à la cool, mais c’était tactique, histoire de gonfler la côte… Ouais, OK, bon faut que je te laisse, j’ai encore du taffe, moi, allez ciao.
 
L’homme coupe son portable, vêtu d’une soutane, il range l’appareil dans une poche. Derrière le prêtre apparaît un cimetière. Au milieu des tombes, une quinzaine de personnes en noir forme un demi-cercle autour d’un trou. Le prêtre se retourne et marche en direction de l’enterrement.
 
 
2 EXT / CIMETIERE / JOUR
 
A l’extrême gauche du demi-cercle, se trouvent la fille du défunt, âgée d’une trentaine d’années, au teint pâle et froid, et la veuve, environ 65 ans, au visage sévère.
 
LA FILLE
Voilà le cureton qui se pointe. C’est pas trop tôt, je commence à me les peler, moi...
 
LA MERE
Si j’avais su, ton père, on l’aurait incinéré. Au moins, on aurait pu se réchauffer.
 
A leur droite, deux hommes d’une quarantaine d’années rient (Maurice et un ami).
 
L’AMI
…Celle-là, je la connaissais pas.
 
MAURICE
Attends, attends, Roger m’en a raconté une autre. Alors, c’est l’histoire d’un mec qui…
 
A droite de Maurice, sa femme, une quarantaine d’années au visage doux et arrondi, et Louis, son fils, une dizaine d’années, récitant, Torah à la main, des prières en hochant la tête.
 
LA MERE DE LOUIS
(à son mari)
Chut, doucement, on n’entend que toi… Maurice ! (son mari n’y prêtant pas attention, elle se retourne vers son fils) Louis ! Non, mais ça va pas la tête ! Range-moi ce livre, immédiatement !
 
LOUIS
Nan !
 
A droite de Louis, deux femmes d’une soixantaine d’années (A et B) discutent.
 
LA MERE DE LOUIS
(off)
Ne répond pas à ta mère !
 
LOUIS
(off)
Si je veux.
 
FEMME A
…Et après avoir saupoudré de sucre, vous pouvez mettre la tarte aux myrtilles à cuire.
 
BO : La mère donne une claque à Louis qui se met à pleurer.
 
FEMME B
Je ne comprends pas, pourtant, c’est exactement comme j’ai fait et je vous assure qu’elle était loin d’être aussi bonne que la vôtre.
 
En bordure du trou, où se trouve le cercueil, le fossoyeur appuyé sur sa pelle, patiente en fumant une cigarette. Une fois, celle-ci entièrement consumée, il jette le mégot dans le trou.
 
 
3 EXT / CIMETIERE / JOUR
 
Le prêtre arrive près de son pupitre qui est installé face à l’assemblée, puis il s’installe. A sa gauche, une femme (chanteuse) d’une trentaine d’années, vêtue d’une longue robe blanche, reste immobile, le visage sans expression.
 
LE PRETRE
(à la chanteuse, ton consterné)
Bernadette… Vous auriez pu, vous habillez en circonstance tout de même.
 
LA CHANTEUSE
(stoïque)
Me suis trompée. Je croyais qu’aujourd’hui, c’était mariage.
 
Le prêtre dépité préfère ne pas répondre et s’apprête à s’adresser à l’assemblée qui interrompt leurs discussions, excepté le père de Louis et son ami.
 
LE PRETRE
Mes chers paroissiens, nous sommes, ici, réunis en ce triste jour pour…
 
Le prêtre s’arrête et fixe du regard les deux compères inattentifs à son discours.
 
LE PERE DE LOUIS
(à son ami)
…Et l’autre, il lui sort, c’est pas possible ! Il est déjà mort !
 
Les deux acolytes s’esclaffent.
 
LA MERE DE LOUIS
Maurice !
 
Maurice et son ami se rendant compte de la gêne occasionnée s’arrêtent immédiatement de rire et baissent la tête.
Le prête furieux continue de les fixer du regard, avant de reprendre son discours.
Au fur et à mesure de l’allocution théâtrale du curé, chaque membre du public s’applique à prendre une attitude plus triste et peinée que son voisin.
 

 

Tag(s) : #Cinéma
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